Genève, le 7 juillet 2014. Dans une conférence de presse donnée lors de la 37e Conférence internationale sur la physique des hautes énergies (ICHEP), à Valence (Espagne), le Directeur général du CERN1, Rolf Heuer, a récapitulé les résultats présentés par les expériences du CERN. La conférence, qui a débuté jeudi dernier avec trois journées de sessions parallèles qui seront suivies de sessions plénières jusqu'à mercredi, est l’occasion de faire le point sur les tout derniers résultats de la discipline. Les sessions plénières seront retransmises sur le web.
« Deux ans après la dernière conférence ICHEP, qui fut marquée par l’annonce de la découverte d’un boson de Higgs, vecteur du mécanisme de Brout-Englert-Higgs, le sujet est toujours au cœur des présentations faites par les expériences du CERN, a déclaré Rolf Heuer. Mais s’il y a un message à retenir de cette conférence, c’est que la deuxième période d’exploitation du LHC, qui commencera l’an prochain, représente un enjeu essentiel, et que les expériences sont prêtes à tirer parti de tout le potentiel d’une exploitation à plus haute énergie. »
Les quatre expériences LHC ont présenté les nouveaux résultats obtenus avec les données de la première période d’exploitation du LHC, qui a pris fin en 2013. En ce qui concerne ATLAS et CMS, les analyses sur le mécanisme de Brout-Englert-Higgs (BEH) de l’exploitation 1, arrivent à leur terme. Toutes montrent que le Higgs se comporte d’une manière compatible avec les prédictions du Modèle standard - la théorie que décrit le comportement des particules fondamentales de la matière et les forces qui s’exercent entre elles. Toutefois, ces analyses, réalisées avec les données de l'exploitation 1, n’excluent pas une nouvelle physique, et avec un taux de production de Higgs beaucoup plus élevé à plus haute énergie, la physique du mécanisme BEH que révélera l’exploitation 2 s’annonce prometteuse. Le Modèle standard décrit avec une grande précision le comportement de ce que nous appelons matière ordinaire ; toutefois, nous savons que cette matière ordinaire ne représente qu’environ 5 % de la matière et de l’énergie totales de l’Univers. Il reste encore beaucoup à découvrir sur la matière et l'énergie noires de l'univers dit sombre.
La supersymétrie est l’une des explications possibles du mystère de la matière noire. Cette théorie prédit diverses particules encore jamais observées qui pourraient représenter 27 % de la matière noire de l’Univers. Pendant l’exploitation 1, les expériences LHC ont exclu un certain nombre de modèles supersymétriques, mais l’exploitation 2 ouvrira de nouvelles possibilités.
Sous l’impulsion de l’expérience ALICE, consacrée à l’étude du plasma de quarks et de gluons, l’état chaud et dense de la matière qui aurait existé juste après le Big Bang, toutes les expériences LHC ont ouvert de nouvelles perspectives sur cette forme exotique de matière. LHCb, l’expérience spécialisée dans la mesure très précise des particules à vie brève, a présenté une série de résultats montrant comment le détecteur LHCb peut apporter ses contributions pour des sujets aussi différents que le plasma de quarks et de gluons ou l’asymétrie entre la matière et l’antimatière.
Après 18 mois de maintenance et de transformation, le complexe d’accélérateurs du CERN est en train de redémarrer. Des programmes de recherche seront menés en 2014 auprès de tous les accélérateurs, à l’exception du LHC, pour lequel le programme de physique reprendra au printemps 2015.
« Le LHC est un élément central de la recherche en physique des particules aux frontières des hautes énergies, a déclaré Rolf Heuer. Il s’inscrit dans une stratégie coordonnée à l’échelle planétaire pour la discipline, avec des plans en Europe, en Amérique du Nord et au Japon, qui convergent pour assurer la vitalité de la discipline dans toutes les régions. »
1. Le CERN, Organisation européenne pour la Recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche en physique des particules du monde. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Israël, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède et Suisse. La Roumanie a le statut de candidat à l’adhésion. La Serbie est État membre associé en phase préalable à l’adhésion. Les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, l’Inde, le Japon, la Turquie, la Commission européenne et l’UNESCO ont le statut d'observateur.