Genève, le 15 avril 2015. La collaboration du Spectromètre magnétique alpha (AMS1) présente aujourd’hui les résultats les plus récents de ses recherches visant à comprendre l’origine des rayons cosmiques et de la matière noire. Ces résultats étonnants seront partagés et discutés pendant les « Journées AMS », qui commencent aujourd’hui au CERN2, auxquelles seront présents de nombreux physiciens théoriciens, parmi les plus éminents du monde, ainsi que les responsables scientifiques de certaines des plus grandes expériences actives dans le domaine de la physique des rayons cosmiques. L’objectif principal de cet échange scientifique est de comprendre les corrélations entre les résultats d’AMS, ceux des autres grandes expériences sur les rayons cosmiques et les théories actuelles.
« Je suis extrêmement heureux qu’un si grand nombre de scientifiques, parmi les plus éminents du monde, s’intéressent aux résultats d’AMS et se rendent au CERN pour cette réunion », s’est félicité savoir Samuel Ting, porte-parole d’AMS.
AMS présente surtout de nouveaux résultats inattendus sur le rapport entre protons et antiprotons dans les rayons cosmiques, et sur les flux de protons et d’hélium. Les modèles actuels sur les rayons cosmiques ordinaires ne permettent pas d’expliquer les résultats d’AMS. Ces nouvelles observations pourraient fournir des informations importantes pour comprendre la production et la propagation des rayons cosmiques. Il est possible que ces résultats s’expliquent par de nouvelles sources astrophysiques ou de nouveaux mécanismes d’accélération et de propagation ; les derniers résultats d’AMS sont compatibles également avec des collisions mettant en jeu la matière noire.
« Les résultats inexpliqués sont stimulants pour les physiciens, qu’ils soient théoriciens ou expérimentalistes ; ils signifient que nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle découverte ou d’un nouveau mystère », a indiqué Rolf Heuer, directeur général du CERN.
Les dernières mesures d’AMS sur la proportion de positons, sur le rapport entre antiprotons et protons et sur le comportement des flux d’électrons, de positons, de protons, d’hélium et d’autres noyaux apportent des informations précises et inattendues. Au vu de la précision et des caractéristiques des données, enregistrées simultanément à partir de nombreux types de rayons cosmiques, un modèle d’analyse complet sera nécessaire pour établir si ces phénomènes tirent leur origine de la matière noire, de sources astrophysiques, de mécanismes d’accélération ou d’une combinaison de ces éléments.
La collaboration AMS procède actuellement à des mesures afin de déterminer si les nouveaux phénomènes observés proviennent de la matière noire. Les échanges avec les responsables d’IceCube, de l’Observatoire Pierre Auger, de Fermi-LAT, des télescopes H.E.S.S et CTA, du réseau de télescopes, de JEM-EUSO et d’ISS-CREAM, et avec des physiciens théoriciens de premier plan, pourraient également permettre de définir de nouvelles orientations pour les recherches futures sur les rayons cosmiques.
AMS est la seule grande expérience de physique des particules située sur la Station spatiale internationale (ISS). Pendant ses quatre premières années en orbite, AMS a enregistré plus de 60 milliards d’événements de rayons cosmiques (électrons, positons, protons, antiprotons, et noyaux d’hélium, de lithium, de bore, de carbone, d’oxygène…) à des énergies allant jusqu’à plusieurs TeV. AMS, qui demeurera sur l’ISS en tant que charge utile externe au moins jusqu’en 2024, continuera de recueillir et d’analyser un volume toujours plus important de statistiques aux énergies les plus élevées ; ces données, conjuguées à une connaissance approfondie du détecteur et des erreurs systématiques, fourniront des informations précieuses.
La conférence est retransmise en direct par webcast.
Pour plus d’informations sur les derniers résultats d’AMS, consultez le communiqué de presse de la collaboration, ci-joint.
1. AMS a été assemblé et testé au CERN et ses composants construits dans des universités et instituts de 15 pays (Allemagne, Espagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suisse, Turquie, Chine, Corée, Taïwan, États-Unis, Mexique). Le responsable scientifique d’AMS, S.Ting, est affilié au MIT et au CERN. AMS est une expérience de physique des particules installée sur l’ISS et financée par le ministère de l’Énergie des États-Unis. Depuis le début du projet, la collaboration travaille de près avec l’équipe de la NASA chargée de la gestion d'AMS au Centre spatial L.B.Johnson. AMS a été lancé par la NASA vers l’ISS en tant que charge utile principale lors de la dernière mission de la navette spatiale Endeavour (STS-134), le 16 mai 2011. Aussitôt arrimé sur l’ISS et mis sous tension, AMS a commencé à enregistrer des données provenant de sources primaires dans l’espace, qui ont été transmises au Centre d'opérations et de contrôle de la charge utile AMS, situé au CERN.2. Le CERN, Organisation européenne pour la Recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche en physique des particules du monde. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Israël, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède et Suisse. La Roumanie a le statut de candidat à l’adhésion. La Serbie est État membre associé en phase préalable à l’adhésion. Les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, l’Inde, le Japon, la Turquie, l’Institut unifié de recherche nucléaire (JINR), l’UNESCO et l’Union européenne ont le statut d'observateur.