Genève, le 3 octobre 2008. Aujourd’hui, trois semaines après l’injection des premiers faisceaux de particules dans le Grand collisionneur de hadrons - le plus grand accélérateur de particules du monde - la Grille mondiale de calcul pour le LHC célèbre le début du grand défi des données. Cette infrastructure de calcul permettra l’analyse et la gestion des quelque 15 millions de gigaoctets de données par an qui résulteront des centaines de millions de collisions subatomiques attendues chaque seconde à l’intérieur du LHC. La réalisation de cet exploit informatique marque une étape essentielle dans le processus qui amènera les chercheurs à la découverte d’une nouvelle physique.
La Grille mondiale de calcul pour le LHC réunit la puissance informatique de plus de 140 centres de calcul, et est le fruit d’une collaboration entre 33 pays.1
« Notre capacité de gérer les données à cette échelle est le résultat de plusieurs années d’essais intensifs, a déclaré Ian Bird, chef du projet de la Grille mondiale de calcul pour le LHC. Les résultats obtenus aujourd’hui reflète notre collaboration fructueuse avec des pays du monde entier. Sans ces partenariats internationaux, une telle réussite aurait été impossible. »
« La Grille mondiale de calcul du LHC est un pilier du projet LHC, a déclaré Jos Engelen, directeur scientifique du CERN. Elle est absolument indispensable pour l’analyse des données du LHC. C’est le résultat d’une révolution silencieuse dans l’informatique de grande dimension au cours des cinq dernières années. »
« Nous sommes très heureux de voir l’achèvement de cette phase de développement, qui a été très longue et très intense, a déclaré Wolfgang von Rüden, chef du département IT. Je voudrais saluer les contributions très précieuses apportées par tant de personnes de par le monde pour aider à mener à bien ce travail dans les temps et dans les limites du budget. »
La Grille mondiale de calcul pour le LHC utilise des réseaux de fibres optiques spécialisés pour acheminer les données du CERN2 jusqu’à onze grands centres informatiques situés en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. De là, les données sont réparties entre plus de 140 centres dans différentes régions du monde. Ensemble, ces ordinateurs distribués fournissent la puissance de calcul nécessaire à la gestion des données du LHC.
« Nous pouvons traiter régulièrement 250000 travaux par jour, a déclaré Ian Bird, et nous pouvons atteindre des pics de 500000 travaux sans problème. » Un travail donné peut être un calcul durant plusieurs heures, ou même plusieurs jours, sur un seul processeur haute performance. On estime que 100000 processeurs seront nécessaire pour traiter tous les travaux issus des expériences du LHC.
Ian Bird explique que la physique n’est pas la seule discipline qui peut tirer parti du calcul sur grille. « L'importance de la Grille mondiale de calcul pour le LHC va bien au-delà du LHC. De nombreux autres chercheurs et projets bénéficient déjà de l’expérience acquise par ce projet. Le calcul de grille offre à la science des méthodes complètement nouvelles, pour lesquelles il faut disposer de grandes capacités de gestion et d'analyse de données. »
Les grilles de calcul telles qu’EGEE (Réalisation de grilles pour la science en ligne), en Europe, et OSG (Open Science Grid), aux États-Unis, non seulement apportent leur puissance à la Grille du LHC, mais contribuent en même temps à d’autres projets scientifiques, notamment dans les domaines de la biologie, de la chimie, de la médecine et de la climatologie.
Le CERN salue avec gratitude le soutien constant de ses États membres et d’autres pays participant à ses projets, et notamment le financement volontaire supplémentaire apporté pendant la phase de développement du projet. La Commission européenne et d’autres organismes de financement à travers le monde soutiennent le calcul sur grille depuis de nombreuses années, au plus grand profit de l’informatique du LHC.
« Nous tenons également à saluer un partenariat très fructueux avec Hewlett-Packard, Intel et Oracle au sein de CERN Openlab, a déclaré Wolfgang von Rüden, ainsi que les récentes contributions d’EDS.Ces partenariats ont contribué au succès de la grille. »
Vous trouverez l'enregistrement de l’événement LHC Grid Fest ici.
Le Grand collisionneur de hadrons LHC
Le LHC, situé au CERN, près de Genève (Suisse) est le plus grand accélérateur de particules du monde. La Grille permettra à des milliers de physiciens de chercher des pépites numériques dans les flux de données du LHC. Cette recherche devrait, d’après les prédictions théoriques, révéler l’existence de nouvelles particules fondamentales qui apporteront des réponses sur la nature ultime de la matière et les origines de notre Univers.
La Grille de calcul pour le LHC
Le calcul sur grille permet de relier des ordinateurs répartis sur une grande zone géographique. De même que le World Wide Web donne accès à l’information, les grilles de calcul donnent accès aux ressources de calcul. Ces ressources comprennent la capacité de stockage de données, la puissance de traitement, les capteurs et les outils de visualisation. Les grilles peuvent combiner les ressources de milliers d’ordinateurs différents pour créer une puissance de calcul gigantesque, accessible de façon conviviale depuis un ordinateur personnel, et utile pour de multiples applications scientifiques, commerciales et autres.
Prochaine manifestation marquant le démarrage du LHC
21 octobre : Inauguration officielle du LHC au CERN, en présence de représentants des États membres et des observateurs.
Pour plus d’informations
Enabling Grids for E-sciencE (EGEE):
www.eu-egee.org
Catherine Gater - EGEE Dissemination Manager
Téléphone : + 41 22 76 761 11
Courriel : catherine.gater@cern.ch
CERN:
cern.ch
James Gillies
Téléphone : + 41 22 76 741 01
Courriel : james.gillies@cern.ch
2. Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche en physique des particules du monde. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Commission européenne, les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, l’Inde, Israël, le Japon, la Turquie et l’UNESCO ont le statut d’observateur.