Genève, le 22 mars 2002. En septembre dernier, l'organe de tutelle du CERN1, le Conseil, a demandé à la Direction du Laboratoire d'élaborer un budget et un calendrier qui permettraient de mener à bien son programme de Grand collisionneur de hadrons (LHC) sans que soient augmentées les contributions des vingt Etats membres du CERN.
Les premières idées présentées la veille au Conseil par la Direction du CERN concentrent sur le LHC une plus grande part des ressources du Laboratoire, et des réductions sont apportées en contrepartie dans d'autres programmes scientifiques. Le montant total réaffecté au LHC devrait atteindre 500 MCHF. Le nouveau plan envisage une mise en service du LHC en 2007, et la nouvelle installation serait entièrement payée en 2010 sans augmentation du budget.
Le Directeur général du CERN, Luciano Maiani, a néanmoins demandé instamment au Conseil d'envisager une augmentation du budget du Laboratoire à moyen terme. Cela permettrait au LHC d'être financé pour 2009 et cela rendrait possible la poursuite d'une activité de recherche et développement limitée qui serait très utile au Laboratoire à plus long terme. Une initiative de la délégation suisse, qui a proposé d'avancer un total de 90 MCHF sur trois ans à déduire ultérieurement des contributions de ce pays, a été saluée par la Direction du CERN.
Une décision sur ces questions sera prise à la prochaine session ordinaire du Conseil en juin, pour permettre à celui-ci de prendre en compte le rapport d'un comité d'examen externe créé en octobre dernier pour aider la Direction à déterminer comment assurer un fonctionnement efficace de l'Organisation. Pour permettre un déroulement normal des activités du CERN jusqu'à cette date, le Conseil a accepté de libérer un montant de 20 MCHF sur les 5% du budget du Laboratoire pour 2002 qui avaient été retenus dans l'attente d'une solution aux problèmes de financement du LHC.
Commentant les idées exposées par la Direction, le professeur Maiani a déclaré : "Le financement de la recherche a des exigences sans cesse croissantes. Notre but est de convaincre nos Etats membres, premiers responsables du financement de nos activités, que nous travaillons avec un maximum d'efficacité et que notre base des coûts est conforme à ce qui existe dans d'autres institutions comparables et dans l'industrie. Je pense que nous avons fait de bons progrès dans cette direction et je m'attends à une conclusion positive en juin."
"La Direction du CERN tout comme son organe de tutelle, le Conseil, conservent un engagement total envers le programme LHC. Ce n'est pas seulement le projet le plus important que nous ayons jamais entrepris, c'est aussi le plus complexe à administrer, avec des centaines et des centaines de fournisseurs qui contribueront à réaliser cette infrastructure au cours des cinq prochaines années. Il faut que nous ayons la voie libre."
1. Le CERN, l' Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est basé à Genève. Actuellement ses états membres sont l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, les Pays Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la République de Slovaquie, l'Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume Uni. Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission Européenne et l'UNESCO ont un statut d'observateur.