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Un Atelier sur les transferts de technologie au CERN

Genève, le 25 november 1997. Le World-Wide Web, l'imagerie médicale ou les techniques avancées de conception de puces électroniques ne sont que quelques unes des retombées récentes de la recherche fondamentale qui se poursuit dans le premier laboratoire au monde pour la physique des particules, le CERN1 , à Genève. Bien que le Laboratoire ait pour mission la science pure, les instruments qu'il utilise, les accélérateurs de particules et les détecteurs, ont pour effet de pousser à leurs limites, et même au-delà, les technologies. Il en résulte des progrès pratiques qui profitent à tous. Les 28 et 29 novembre, le CERN accueillera un Atelier sur les transferts de technologie qui aura pour but de rechercher les enseignements des exemples du passé et les moyens d'améliorer encore les mécanismes permettant de mettre sur le marché les nouvelles idées conçues en laboratoire.

Le Directeur général du CERN, le professeur Chris Llewellyn Smith, sera accompagné du professeur J. Mariano Gago, ministre portugais de la science et de la technologie, du professeur J. Routti, Directeur général de la Direction générale XII de la Commission européenne, et de 50 délégués invités appartenant aux milieux industriels et universitaires européens pour deux journées de discussions. L'objectif immédiat est de définir des stratégies pour renforcer la politique du CERN en matière de transfert de technologie.

La recherche fondamentale est le ferment de la croissance industrielle, et plusieurs techniques mises au point au CERN sont désormais utilisées couramment dans notre société technologique moderne: la technologie du vide en est un exemple. En effet, les accélérateurs du CERN exigent des conditions de vide extrêmement poussées; le Laboratoire fait oeuvre de pionnier dans ce domaine depuis les années soixante, et le haut niveau de performances qui sera exigé de son futur accélérateur, le Grand collisionneur de hadrons LHC, maintiendra le CERN à l'avant-garde de la technologie de l'ultravide.

L'étude et la construction d'accélérateurs de particules très performants sont le point fort du CERN. C'est en s'appuyant sur la riche expérience acquise dans la technologie des accélérateurs au CERN que le professeur Carlo Rubbia, prix Nobel de physique 1984, a mis au point des applications extrêmement intéressantes des accélérateurs de haute intensité. L'industrie européenne soutient ses projets de construire une installation prototype qui utilisera la technologie des accélérateurs pour l'incinération des déchets nucléaires.

Les contributions du CERN à la mise au point de l'imagerie médicale remontent à la fin des années soixante, lorsque Georges Charpak, prix Nobel de physique 1993, inventa la chambre proportionnelle multifils pour mesurer les traces des particules. Depuis 1990, les activités de développement de détecteurs pour le LHC trouvent également des applications dans le domaine médical. Les détecteurs hybrides à pixels, qui font appel aux techniques les plus modernes d'intégration de circuits, font actuellement l'objet d'essais d'utilisation comme détecteurs de rayons X. Les premiers résultats obtenus par la collaboration Medipix, qui réunit des spécialistes du CERN et des groupes britanniques, allemands et italiens, sont prometteurs. Les détecteurs à pixels apportent un moyen de rendre les images radiographiques plus nettes, par exemple dans les mammographies, avec des doses très inférieures à celles des moyens photographiques classiques.

Aujourd'hui, tout le monde connaît l'Internet et le World-Wide Web, mais tout le monde ne sait pas que le World-Wide Web a été inventé au CERN. Imaginé pour que les physiciens des particules puissent accéder facilement à leurs données en quelque lieu qu'ils se trouvent, le Web a fini par véritablement révolutionner les télécommunications. Le CERN est l'élément central d'un réseau mondial de scientifiques qui connaissent également l'informatique et qui ont besoin de rester en contact entre eux. Comme les utilisateurs du CERN proviennent d'instituts équipés d'une grande diversité de systèmes informatiques, ils avaient besoin d'un système avec lequel ces différences entre les ordinateurs ne seraient plus un obstacle. Le Web a apporté la solution. Quel que soit le type d'ordinateur que vous utilisez, vous pouvez toujours lire une page Web, et le Web fait maintenant partie de notre vie quotidienne.

Le professeur Llewellyn-Smith, le professeur Mariano Gago, et le professeur Routti tiendront une conférence de presse le 28 novembre à 09 h 30, à l'adresse suivante: Hotel Novotel, Genève Aéroport, Route de Meyrin, Ferney-Voltaire, France Tel. 04 50 40 85 23 (plan ci-joint).

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, la République slovaque, la République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, Israël, le Japon, la Turquie, la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.