Genève, le 17 novembre 2005. S’adressant aujourd’hui aux délégués réunis à Tunis pour la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, Robert Aymar, Directeur général du CERN1, a évoqué certaines réalisations d'envergure auxquelles a contribué le CERN depuis la première phase du Sommet, qui a eu lieu à Genève en 2003. Lors de la première phase, le CERN s’est attaché tout particulièrement à ce que le rôle fondamental de la science et de la technologie dans la société de l’information soit reconnu. Depuis lors, le Laboratoire a entrepris un certain nombre d’actions pour montrer son adhésion aux objectifs du Sommet, notamment en s’associant au mouvement pour le libre accès à l'information scientifique et en contribuant au développement d’un logiciel libre destiné à la communauté scientifique internationale. Le CERN appuie également la formation de réseaux de recherche et de formation en Afrique et a récemment organisé un atelier sur ce thème. Il a recueilli de nombreux soutiens à la mise en place d’un réseau de recherche et d’enseignement pour l’Afrique en vue de faciliter la collaboration scientifique internationale.
S’agissant du mouvement pour le libre accès, le CERN est favorable à la mise en place dans tous les pays d’archives électroniques accessibles à tous pour tous les domaines de recherche bénéficiant d’un financement public. En mars, le Comité de direction du CERN a approuvé le principe du libre accès pour l’ensemble des résultats du Laboratoire, considérant que les résultats de la recherche publique doivent appartenir à la collectivité.
Le logiciel libre est un autre exemple de l’engagement du CERN : le système Scientific Linux 4.0, sorti au mois de mars est un système d’exploitation très utilisé destiné aux activités scientifiques. Il a été mis au point par l’équipe de développement de Scientific Linux, qui est une collaboration entre des chercheurs et des informaticiens du Laboratoire national de l’accélérateur Fermi, à Chicago (Etats-Unis) et du CERN. Le projet EGEE (réalisation de grilles pour la science en ligne en Europe), financé par l'Union européenne et piloté par le CERN, auquel participent 70 partenaires institutionnels, a abouti à la publication d’une première version de gLite, intergiciel libre permettant le fonctionnement d’une grille mondiale de centres de calcul scientifiques. Le calcul par grille se fonde sur la mise en commun de ressources par des organismes scientifiques à travers le monde en vue d’atteindre l’énorme puissance de calcul nécessaire pour certains projets. Cette technologie pourrait avoir des effets révolutionnaires pour la société de l’information. On la compare souvent au World Wide Web, initialement conçu au CERN à l’usage de la communauté scientifique.
L’Atelier international sur les réseaux de recherche et de formation en Afrique, organisé du 25 au 27 septembre par le CERN, l'Université des Nations Unies et l'Union internationale des télécommunications (UIT), constituait une première par son envergure et les niveaux respectifs de participation du Nord et du Sud. Il a rassemblé des acteurs essentiels dans ce domaine représentant des institutions d’enseignement et de recherche, des organisations internationales, des organismes de financement, des initiatives locales et des entreprises. Des propositions concrètes d’amélioration des réseaux africains, issues de cet atelier, ont servi de base à la préparation de la deuxième phase du Sommet, en mettant à l’ordre du jour cette question, si importante pour l’Afrique.
« Cela fait des années que les 6500 chercheurs du CERN, représentant quelque 85 nationalités, mettent à profit la Société mondiale de l’information », a déclaré Robert Aymar. « A l’occasion du Sommet, la communauté scientifique, au CERN et ailleurs, met en commun les fruits de son expérience en vue de faire profiter la société dans son ensemble des avantages de la technologie de l’information et de la communication. Nous demandons instamment à toutes les nations de favoriser la connexion aux réseaux internationaux des universités du monde entier, ce qui permettra un échange ouvert et une collaboration améliorée entre les chercheurs des différents pays ».
1. Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le premier centre mondial de recherche en physique des particules. Il a son siège à Genève et a actuellement pour Etats membres l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'Inde, Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission européenne et l'UNESCO ont le statut d'observateur.