Genève, le 24 juin 1994. Le Conseil du CERN1, au sein duquel les représentants des 19 Etats membres de l'Organisation décident des programmes scientifiques et des ressources financières, s'est réuni le 24 juin pour sa centième session sous la présidence du professeur Hubert Curien (France).
Après une semaine de réunions au cours desquelles le potentiel scientifique et les budgets du grand collisionneur de hadrons (LHC), ainsi que la participation internationale à ce projet ont été évoqués en détails, le Président du Conseil, le professeur Curien, a déclaré:
"Des progrès importants ont été faits dans les discussions et ils conduiront à une convergence des Etats membres: lI n'y a pas d'obstacle majeur, mais il faudra un peu plus d'efforts et de temps pour parvenir à la décision finale ." Les délégués ont donc décidé de laisser ouverte la centième session du Conseil et ils ont exprimé leur désir de revenir au CERN dès que possible pour parvenir à une approbation finale du projet. Pour apporter la preuve du ferme engagement des Etats membres en faveur d'une approbation rapide du LHC, le professeur Curien a demandé un vote des pays qui étaient d'ores et déjà en mesure de prendre une décision.
17 Etats membres:
- Autriche
- Belgique
- Danemark
- Espagne
- Finlande
- France
- Grèce
- Hongrie
- Italie
- Norvège
- Pays-Bas
- Pologne
- Portugal
- République slovaque
- République tchèque
- Suède
- Suisse
ont voté en faveur d'une approbation du LHC, parmi lesquels cinq (l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et le Portugal) ont indiqué qu'ils devraient en référer à leurs gouvernements.
Les délégués de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont souligné chacun leur ferme engagement en faveur du LHC et assuré le Conseil qu'ils seraient prêts à voter dans un délai très bref. Tous les Etats membres ont le ferme espoir que le LHC sera formellement approuvé dans un très proche avenir.
Les représentants des Etats-Unis, du Canada, de la Fédération du Russie, de l'Inde et d'Israël présents à la session du Conseil ont tous exprimé leur soutien au projet LHC et recommandé qu'il soit approuvé rapidement de manière à préserver ce soutien qui s'est constitué dans leurs pays.
Le projet de grand collisionneur de hadrons est le plus grand et le plus complexe effort de collaboration jamais entrepris par les pays d'Europe. Les précédents projets de grands accélérateurs du CERN, le supersynchrotron à protons (SPS) et le grand collisionneur électron-positon (LEP), qui se sont révélés tous deux des réussites scientifiques remarquables, ont connu de très longues procédures d'approbation. La rapidité avec laquelle dix-neuf pays européens ont progressé jusqu'à se trouver à la veille de donner le feu vert au LHC est des plus encourageante.
Contribution de l'Espagne au budget du CERN
L'Espagne a accepté de rembourser la dette accumulée par suite du non-paiement de ses contributions au budget, dette qui s'élève, pour les années 1992 et 1993 à 148 MCHF, plus les intérêts. Dans ce but, le CERN contractera des emprunts bancaires qui seront garantis par le Royaume d'Espagne. Ces emprunts seront remboursés par le CERN dans les années 1996 à 1999 sous forme d'une annuité fixe comprenant les intérêts et le capital. L'Espagne garantira formellement le versement de montants correspondants au CERN aux dates d'échéance des paiements auprès des banques, et aux mêmes conditions. Dans le cadre de l'accord, le Gouvernement espagnol a convenu d'améliorer son infrastructure scientifique et technologique en physique des hautes énergies. L'Espagne pourra ainsi profiter pleinement des possibilités offertes par le CERN aux physiciens, aux ingénieurs et à l'industrie.
Conscient des difficultés économiques récentes de l'Espagne et de l'engagement supplémentaire que représente le remboursement de la dette, le Conseil a décidé que la contribution de l'Espagne au budget du CERN serait réduite dans les proportions de 40% en 1994, 30% en 1995, 20% en 1996, 15% en 1997 et 10% en 1998, ce qui équivaut à une réduction moyenne de 23% sur cinq ans.
Elections
Le professeur Riccardo Barbieri, de l'université de Pise, Italie, deviendra membre du Comité des directives scientifiques pour une période de trois ans à compter du 1er juillet 1994.
Nomination de personnel supérieur
M. M. Turala, de l'institut de physique nucléaire de Cracovie, Pologne, est nommé chef de la division ECP pour une période de trois ans à compter du 1er janvier 1995.
1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, Israël, la Turquie, la Yougoslavie (statut suspendu après l'embargo de l'ONU, en juin 1992), la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.