Genève, le 16 octobre 2007. L’impact radiologique du CERN1 aujourd’hui et au cours des 50 dernières années est négligeable : c’est la conclusion d’un rapport que les autorités suisses et françaises ont rendu public hier.
L’Office fédéral de la santé publique suisse (OFSP) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire française (IRSN), les deux organismes de surveillance des risques radiologiques des Etats hôtes du CERN, ont depuis deux ans lancé une campagne de mesures sur les sites du Laboratoire et dans leur voisinage. L’objectif de ce rapport appelé « Point zéro du CERN » était d’évaluer l’impact radiologique du CERN sur l’environnement et d’établir un bilan de référence avant la mise en service du prochain grand accélérateur du CERN en 2008, le Grand collisionneur de hadrons LHC.
Les autorités de radioprotection des deux Etats hôtes ont mandaté des groupes d’experts afin de réaliser des mesures indépendantes. Ces spécialistes ont mesuré les niveaux d’exposition ambiante et les concentrations de radionucléides dans l’atmosphère, les cours d’eau, les herbes et les sols au cours des années 2005 et 2006. Les contrôles ont été réalisés dans plusieurs dizaines de points, sur les sites du CERN et dans leur voisinage.
Les résultats obtenus démontrent que la radioactivité présente dans ces différents milieux est comparable à celle enregistrée hors de l’influence du CERN : l’impact radiologique du Laboratoire est négligeable et largement inférieur à celui attribuable à la radioactivité naturelle.
Pour poursuivre ses recherches en physique fondamentale, le CERN exploite des faisceaux de particules qui entrent en collision soit les uns contre les autres, soit contre une cible. Les particules issues de ces collisions sont susceptibles de produire des rayonnements ionisants. Toutefois, ces rayonnements ionisants ne se produisent que lorsque l’accélérateur fonctionne. Les radionucléides créés lors des collisions ont généralement des durées de vie très courtes, entre quelques secondes et cinq ans. Leur toxicité est faible et leur impact radiologique reste bien en dessous des limites en vigueur. Le CERN met par ailleurs en place toutes les protections nécessaires pour minimiser la propagation de ces rayonnements. Le fait que les accélérateurs, comme le LHC, soient enterrés profondément sous terre assure une protection naturelle supplémentaire.
En réalité la dose reçue par les habitants de la zone est tellement faible, qu’il est impossible de la mesurer. Les estimations montrent qu’elle serait chaque année de l’ordre de 0,01 millisievert (mSv). C’est l’équivalent de la dose reçue lors d’un vol aller-retour en avion entre Paris et Athènes. Les habitants de la Suisse reçoivent en moyenne près de 400 fois plus de rayonnements ionisants (3,7 mSv) par an, provenant de la radioactivité naturelle, des rayons cosmiques, des procédures médicales etc. Le CERN ne contribue ainsi que pour une petite fraction de pour cent à l’exposition naturelle. Des études ont montré que lorsque le LHC sera en service, la dose imputable au CERN sera comparable à celle enregistrée aujourd’hui, quelques pour cent du niveau de la radioactivité naturelle.
Le CERN adhère au système de radioprotection internationalement reconnu qui implique une minimisation permanente de l’exposition. Ainsi, l’impact radiologique du CERN reste négligeable et par voie de conséquence bien en dessous des limites réglementaires. Entre autres procédés pour minimiser et contrôler ses émissions, la Commission de Sécurité du CERN suit en temps réel les mesures des niveaux des rayonnements ionisants ambiants et la radioactivité danπs l’air et l’eau grâce à 200 stations de contrôle réparties sur les sites du CERN et dans leur voisinage. Plusieurs milliers d’analyses sur des échantillons d’air ambiant, de cours d’eau, de sol, de plantes et de produits agricoles sont effectuées chaque année et continueront de l’être après le démarrage du LHC. Le CERN va tenir le public régulièrement informé des études et actualités sur ce sujet.
Consultez également le communiqué de presse de l’Office fédéral de la santé publique suisse (OFSP) : http://www.bag.admin.ch/themen/strahlung/02839/04088/index.html?lang=fr
Pour des informations complémentaires sur le CERN et l’environnement ainsi que, consultez la page web : http://cern.ch/Public/Environment/fr/
1. Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le premier centre mondial de recherche en physique des particules. Il a son siège à Genève et a actuellement pour Etats membres l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'Inde, Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission européenne et l'UNESCO ont le statut d'observateur