Genève, le 28 mars 2014. À l’occasion d’une cérémonie organisée aujourd’hui à l’aéroport de Genève, le CERN1 et l’ESA ont signé un accord-cadre en vue d’une coopération future sur des questions scientifiques et technologiques dans des domaines d’intérêt communs, comme par exemple le développement et la caractérisation de matériaux innovants permettant des applications dans des conditions extrêmes ou des performances scientifiques exceptionnelles, le développement de nouvelles microtechnologies destinées à des systèmes de détection distribuée miniaturisée, ou le développement et les tests de détecteurs haute performance pour des expériences de physique des hautes énergies et pour les charges utiles spatiales.
Mauro Dell’Ambrogio, secrétaire d’État à la formation, à la recherche et à l'innovation de la Suisse, a souligné le caractère complémentaire des deux organisations, qui sont l’une et l’autre un exemple de collaboration européenne fructueuse et d’excellence mondiale dans les domaines scientifiques et technologiques : « Le CERN et l’ESA sont deux beaux exemples qui témoignent du succès d’une approche de coopération européenne à vocation globale. »
Pour Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de la France, « Cet accord de coopération vient concrétiser la longue histoire commune de deux organisations internationales emblématiques de la force de l’Europe de la science : le CERN et l’ESA. Cette rencontre dans l’exploration de l’infini, l’infiniment grand des sciences de l’Univers et l’infiniment petit de la physique des hautes énergies, ouvre de nouveaux champs pour la science, pour la technologie, au service du progrès et de l’industrie européenne. »
« Le CERN et l’ESA ont des racines communes et mènent depuis longtemps des recherches d’avant-garde dans leurs domaines respectifs, a déclaré le Directeur général du CERN, Rolf Heuer. Ce nouvel accord de coopération favorisera les synergies entre les compétences, le savoir-faire et les installations dont disposent les deux organisations. »
Cette année, le CERN aura 60 ans et l’ESA 50 ans. La signature de cet accord est l’occasion de célébrer la mémoire d’un scientifique italien qui fut l’un des fondateurs de ces deux organisations : Edoardo Amaldi (5 septembre 1908 – 5 décembre 1989).
Amaldi était résolument convaincu que la science est par nature ouverte et que la coopération internationale est indispensable. Après avoir participé à la création du CERN dans les années 1950, il est devenu Secrétaire général de l'organisation provisoire. En 1958, une fois le CERN bien établi, il rejoint le physicien français Pierre Auger pour demander instamment aux gouvernements européens de créer sur le modèle du CERN une organisation européenne pour la recherche spatiale. De cette initiative naîtra le Conseil européen de recherches spatiales, qui deviendra plus tard l’Agence spatiale européenne.
Lors de la cérémonie, le Directeur général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, a remis à Rolf Heuer des copies de lettres écrites par Edoardo Amaldi, dans lesquelles celui-ci se disait préoccupé pour la paix et soulignait le rôle que la science devrait jouer pour promouvoir celle-ci. Ces lettres avaient été placées à bord du véhicule de transfert automatique 3 (ATV-3) de l’ESA, un véhicule spatial dénommé Amaldi, en l’honneur du scientifique. La cérémonie s’est déroulée en présence de membres de la famille d’Edoardo Amaldi, ainsi que des ministres et secrétaires d’État chargés de la recherche représentant la Belgique, la France, l’Italie et la Suisse.
« L’ESA et le CERN sont les enfants de visionnaires comme Amaldi, a déclaré Jean-Jacques Dordain, témoignant que, en poursuivant les mêmes objectifs ambitieux et en unissant nos forces, nous pouvons faire de l’Europe un moteur de progrès, d'innovation et de croissance. »
Les missions spatiales de l’ESA comme les expériences terrestres de physique des hautes énergies du CERN tentent d’apporter des réponses à des questions fondamentales sur les propriétés physiques de la matière, de l'énergie et de l'espace, ainsi que sur les origines et l'évolution de l'Univers. Les deux organisations ont donc des intérêts communs dans plusieurs domaines technologiques. Leurs technologies doivent être robustes et fiables sur plusieurs années, hautement autonomes et les plus précises possibles. Favoriser des mesures de transfert de connaissances réciproques dans des domaines spécifiques peut donc être source d’importants bénéfices mutuels.
« Cet accord de coopération sera très bénéfique aux programmes de recherche des deux organisations. Il offrira un cadre propice à des échanges fructueux, a déclaré le Directeur de la recherche et de l’informatique du CERN, Sergio Bertolucci. Le satellite Planck de l’ESA est déjà une expérience reconnue du CERN, et nous nous réjouissons à l’idée de poursuivre notre collaboration avec l'ESA. »
1. Le CERN, Organisation européenne pour la Recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche en physique des particules du monde. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Israël, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède et Suisse. La Roumanie a le statut de candidat à l’adhésion. La Serbie est État membre associé en phase préalable à l’adhésion. Les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, l’Inde, le Japon, la Turquie, la Commission européenne et l’UNESCO ont le statut d'observateur.