Genève, le 6 octobre 2010. La collaboration ATLAS1, au CERN2, a dévoilé officiellement ce jour une peinture murale géante représentant le détecteur de particules ATLAS, qui recueille actuellement les données produites par l’accélérateur de particules le plus puissant du monde, à savoir le Grand collisionneur de hadrons (LHC). Installé dans une caverne à 100 mètres sous terre, le détecteur ATLAS n’est plus accessible aux visiteurs. La peinture murale, réalisée par l’artiste américain Joseph Kristofoletti sur le mur d'un bâtiment de surface abritant ATLAS, est haute de trois étages, ce qui représente en fait un tiers de la taille du détecteur grandeur nature. Elle devrait donner au public l’impression de le voir comme il est en réalité.
Cette représentation du détecteur ATLAS n’est pas la première de l’artiste Joseph Kristofoletti. En effet, celui-ci en avait déjà réalisé une de taille plus modeste pour le festival Redux Contemporary Art, en Caroline du Sud (États-Unis d’Amérique).
L’œuvre avait été remarquée par des membres de la collaboration ATLAS, et l’artiste a été invité à venir au CERN découvrir la chose de ses propres yeux.
« Nous avons tous été enchantés d’apprendre qu’ATLAS et la physique des particules avaient conquis l’art populaire, a indiqué Michael Barnett, physicien et coordinateur des activités de sensibilisation d’ATLAS, rattaché au Laboratoire national américain Lawrence Berkeley. Amener cet art au CERN s’est alors imposé comme une évidence. »
Fasciné par la créativité que l’homme peut mettre au service de la recherche, aux limites de la connaissance, Joseph Kristofoletti a accepté avec joie la commande qui lui a été faite. « Vous savez, en regardant certaines choses, vous vous dites : « ouah ! comment un être humain est-il capable de réaliser quelque chose de si énorme ? explique-t-il. Et c’est vraiment ce que j’ai ressenti quand j’ai visité ATLAS. Comment cela est-il possible ? C’est un miracle que des personnes aient pu construire quelque chose de si complexe. »
Joseph Kristofoletti explique ce qui l’a conduit à s’intéresser à la physique des particules. « Je me suis mis à réaliser des peintures murales après avoir découvert les fresques de la Renaissance, pendant un séjour professionnel de deux ans en Italie », confie-t-il. La plupart de ces œuvres ont pour thème la mythologie religieuse. Quand je pense au LHC, j’ai toujours l’impression que c’est une cathédrale scientifique unique en son genre. Ma peinture murale sera en quelque sorte la version moderne d’une fresque de la Renaissance. Les gens aiment les choses qui allient l'art à la science. En effet, nous cherchons depuis toujours à savoir d’où nous venons et d’où viennent les choses qui nous entourent ; c’est ce qui explique la fascination des gens, je pense. »
Le CERN et le LHC suscitent depuis quelques années un intérêt considérable dans le monde artistique, ce qui a incité le Laboratoire à mettre en place un programme destiné à recevoir sur place des artistes en résidence.
1. ATLAS est une expérience de physique des particules du Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) au CERN. Le détecteur ATLAS est à la recherche de nouveaux phénomènes en faisant entrer en collision frontale des protons à très hautes énergies. ATLAS étudiera les forces fondamentales qui ont façonné notre Univers depuis son origine et qui détermineront son destin. Parmi les possibles découvertes, il y a la compréhension de l'origine de la masse, les dimensions supplémentaires de l'espace, l'unification des forces fondamentales et l'observation de candidats pouvant expliquer la matière noire dans l'Univers. La collaboration Atlas est une nation virtuelle qui réunit 38 pays. Les 3000 physiciens, dont 1 000 étudiants, viennent de 174 universités et laboratoires.
2. Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche en physique des particules du monde. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Commission européenne, les États-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, l'Inde, Israël, le Japon, la Turquie et l'UNESCO ont le statut d'observateur