Je ne peux commencer un message au personnel sans saluer la formidable performance du LHC, au moment où la saison estivale débute vraiment à Genève. La semaine passée, j’ai néanmoins quitté le CERN pour me rendre à l’EuroScience Open Forum (ESOF) 2016, la plus grande manifestation scientifique européenne tournée vers le public.
Lancé en 2004 à Stockholm, l’ESOF, forum biennal, a une grande ambition : devenir l’équivalent européen de la réunion annuelle de l’AAAS (American Association for the Advancement of Science) aux États-Unis, à savoir un lieu de discussion vital pour la science et la société. Après 12 ans, je pense qu’on peut dire que l’ESOF a atteint cet objectif. Plus de 3 000 représentants des milieux scientifiques, universitaires, politiques, industriels et médiatiques ont assisté à l'édition 2016, à Manchester ; le grand public, lui aussi bien présent, a pu profiter d’un riche programme de divertissement intellectuel animé par certains des scientifiques les plus éminents d’Europe et au-delà.
J’ai déjà eu le plaisir de participer à des réunions de l’ESOF auparavant. En 2014, le forum se tenait à Copenhague, et nous y avons parlé du début imminent de la deuxième période d’exploitation du LHC. L’un des moments que j’ai apprécié le plus, il y a deux ans comme cette année, a été la réunion informelle avec de jeunes étudiants et chercheurs au début de leur carrière, venus de tout le continent, « Pi(e) with the Prof », une expérience très gratifiante. Cette année, quelques élèves du secondaire y ont également pris part, et j’ai été heureuse de voir plusieurs jeunes femmes participer aux discussions autour d’un café, d’un thé ou d’une part de gâteau.
L’organisation de base EuroScience, fondatrice de l’ESOF, a été créée en 1997, avec pour mission de devenir : un moyen d’expression et d’écoute pour les scientifiques européens ; un point d’ancrage pour tous ceux qui veulent interagir avec un porte-parole des scientifiques européens ; une plateforme permettant aux décideurs politiques d’entrer en contact avec des scientifiques et des institutions scientifiques au niveau européen ; et une plateforme sur laquelle les scientifiques, les responsables politiques et les autres parties prenantes peuvent se rencontrer, dialoguer et faire progresser les questions de société, notamment éthiques, liées à la science et à ses applications. Ce sont des ambitions louables, qui méritent d’être soutenues, particulièrement à un moment où le concept de l’Europe est de plus en plus remis en question. En matière de science, l’Europe fonctionne. En matière de science, l’Europe est une force motrice dans le monde. Il est par conséquent vital que la science européenne se fasse connaître à tous ses publics, et l’ESOF est un élément crucial de ce processus. Dans un monde toujours plus rempli d’incertitudes, il est plus important que jamais que soient soutenus les principes de diversité, d’inclusivité et de collaboration pacifique.