La Journée internationale des femmes nous rappelle à point nommé notre responsabilité s'agissant de soutenir et de promouvoir la diversité sous toutes ses formes. Cette mission ne se limite pas à une journée ou à un événement particulier ; c'est un processus permanent dans lequel nous devons nous engager tous et toutes. Ainsi, que faisons-nous au quotidien pour encourager une culture du respect de la diversité et pour ancrer celle-ci dans notre travail ?
L'existence de modèles auxquels il est possible de s'identifier est un facteur important. C'est pourquoi, en février dernier, pour célébrer la Journée internationale des femmes et des filles de science, près de 50 femmes scientifiques et ingénieures travaillant au CERN, à l'Université de Genève ou à l'EPFL se sont rendues dans 108 classes de la région pour parler de leur travail. Elles ont rencontré environ 2 400 élèves âgées de 7 à 18 ans, et ont reçu à chaque fois un accueil enthousiaste. Cela contribue à changer la manière dont les gens voient les choses, qui influe sur le choix des études et de la carrière. En novembre dernier, 32 femmes travaillant au CERN ont participé à la journée Élargis tes horizons - Genève, tentant de faire apprécier les sciences à plus de 450 filles âgés de 11 à 14 ans, dans le cadre d'une manifestation gratuite, d'un jour, à l'Université de Genève. Élargis tes horizons est un réseau mondial assurant la promotion des disciplines scientifiques (science, technologie, ingénierie et mathématiques, ou STEM) dans le but de susciter l'intérêt des filles pour ces disciplines et les carrières qui s'y rapportent.
Bien entendu, le CERN se sent particulièrement concerné par cette question. La proportion de femmes au CERN est stable, se situant autour de 20 %, alors que la proportion de femmes parmi les utilisateurs a augmenté régulièrement au fil des années, et se situe actuellement à 18 %. Environ un quart des boursiers du CERN sont des femmes, ce qui correspond à la proportion de femmes qui postulent au CERN. C'est la raison pour laquelle nous tenons particulièrement à établir des contacts avec les écoles.
En septembre 2015, les Nations Unies ont lancé avec des partenaires le réseau International Gender Champions, et le CERN a été l'un des premiers à y collaborer. La semaine dernière, le réseau a publié sur le site web genderchampions.com son rapport annuel 2017, dans lequel on peut voir comment le réseau contribue à faire progresser la situation. En faisant partie du réseau, nous nous engageons à défendre son objectif d'égalité des genres ; à cette fin, la représentante du réseau pour le CERN, Fabiola Gianotti, a pris plusieurs engagements. D’une part, le CERN a promis de veiller à ce que les femmes soient systématiquement représentées parmi les personnes présentes lors de la venue d'hôtes de marque au Laboratoire, ainsi qu'à mettre en œuvre des actions pour encourager les filles, lors de leur scolarité, à choisir des matières scientifiques et technologiques. D’autre part, le CERN a entrepris d'améliorer la diversité de genre dans l'image publique du Laboratoire, en veillant à ce que les hommes et les femmes soient équitablement représentés dans les photos et les graphiques utilisés dans les communications du CERN, et en faisant en sorte que les conférences organisées au Globe donnent davantage la parole à des femmes. Par ailleurs, début 2018, le CERN s’est engagé à accueillir au moins un événement annuel traitant d'un sujet important relatif à l'autonomisation des femmes en science, ingénierie et technologie.
Toutes ces initiatives comptent, car, même si nous progressons sur la voie de l'égalité des genres au travail, il reste un long chemin à parcourir. L'exemple du Forum économique mondial de Davos de cette année, présidé exclusivement par des femmes, dont Fabiola Gianotti, est intéressant à cet égard. En effet, alors que la présidence du Forum était 100 % féminine, les femmes ne représentaient que 20 % de la participation totale, et, dans les rangs les plus élevés du secteur des affaires, qui forme l’un des publics principaux de Davos, les femmes représentaient moins de 10 %. Cela est important pour des questions d’égalité, mais les études montrent aussi qu'une organisation ouverte à la diversité est une organisation plus forte.