À l’occasion de mon premier message à l’intention du personnel, j’aimerais vous parler de diversité. Durant tout le temps où j’ai représenté la Suisse auprès des organes officiels du CERN et où j’ai pu porter un regard extérieur sur cette Organisation, j’ai été impressionné par la manière dont la question était traitée. L’équité fait partie intégrante d’un endroit comme le CERN, et également de la science. C’est, selon moi, un élément essentiel car il favorise la diversité.
Qu’il s’agisse de la biosphère, de ce que nous mangeons ou de l’endroit où nous travaillons, la diversité est fondamentale. Dans tous les cas, cultiver la diversité demande des efforts, et c’est vrai au CERN comme n’importe où ailleurs. C’est pour cela que nous disposons d’un Bureau de la diversité. C’est aussi pour cela que nous avons défini des politiques favorables à la diversité et adopté un Code de conduite qui nous guide dans nos relations de travail.
Au premier abord, la notion de diversité renvoie souvent à des catégories visibles comme le genre ou les groupes ethniques ; mais en fait, la question est beaucoup plus vaste. La diversité, c’est aussi ce que nous ne voyons pas, par exemple des milieux d’origine, des approches du travail ou des manières de penser qui diffèrent. Qui dit cultures différentes dit normes d’interactions sociales différentes, qu’il importe de respecter. Une personne introvertie a autant de choses à dire qu’une personne extravertie ; aussi est-il important que chacun puisse être entendu.
Le CERN prend la diversité très au sérieux. Depuis la publication, au début des années 1980, du rapport de la célèbre physicienne théoricienne Mary K. Gaillard sur les questions de genre au CERN, la diversité a été au cœur des préoccupations. Néanmoins, le rapport du CERN le plus récent sur la question, qui porte sur la période 2012-2015, donne à réfléchir. Certes, il montre que nous avons fait des progrès s’agissant de notre objectif consistant à être un « employeur soucieux de promouvoir l’égalité des chances pour mettre en œuvre une politique allant au-delà du simple respect des règles juridiques, et mettant résolument la valeur diversité au centre de ses activités quotidiennes. » Mais il montre également que nous devons rester vigilants. Il y a eu des avancées : recrutement de personnels issus de tous nos États membres et amélioration de la parité hommes-femmes dans tout le Laboratoire et à tous les niveaux. Mais il est possible de faire plus.
Nous pouvons tous contribuer à améliorer les choses. En n’ayant pas de préjugés sur nos collègues, par exemple ; en écoutant, en encourageant, en ouvrant des perspectives et en étant inclusifs, nous pouvons tous favoriser la diversité. Plus concrètement, nous pouvons nous intéresser aux événements organisés par le Bureau de la diversité, comme la récente intervention de Mary K. Gaillard, ou les sessions de formation destinées à nous sensibiliser aux questions liées à la diversité. Car, au bout du compte, nous avons tous tendance à aller vers ce que nous connaissons, et accepter la diversité est un point sur lequel nous devons continuer à travailler.
Le CERN joue un rôle de modèle en la matière, et il faut en avoir conscience. Venant de l’extérieur, je suis bien placé pour dire que nous sommes un exemple. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous nous en sortons plutôt bien, et nous avons des procédures en place pour continuer à nous améliorer. J’apprécie de voir combien le CERN s’appuie sur la diversité pour arriver au meilleur résultat. Et j’apprécie encore plus d’avoir rejoint une organisation aussi remarquable.