Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) est-il dangereux ?
Non. L’énergie atteinte dans le LHC, bien qu'énorme pour un accélérateur, n’est que très modeste à l’échelle de la nature. Les rayons cosmiques, qui sont des particules produites dans l'espace intersidéral, entrent en collision avec des particules de l'atmosphère terrestre à des énergies beaucoup plus élevées que celles du LHC. Ces rayons cosmiques bombardent la Terre et les autres corps célestes depuis des milliards d'années, sans conséquences nocives, puisque toutes ces planètes et ces étoiles sont encore intactes après ces collisions répétées à haute énergie.
Pour en savoir plus sur la sûreté du LHC cliquez ici.
Que s’est-il passé avec le LHC en 2015 et qu’est-il prévu dans le futur ?
Le Grand collisionneur de hadrons a redémarré à son énergie de collision habituelle de 13 téraélectronvolts (TeV) le 3 juin 2015. Au cours des mois de septembre et d'octobre, le CERN a progressivement augmenté le nombre de collisions. En novembre, comme lors de précédentes périodes d'exploitation du LHC, la machine a été reconfigurée. Les opérateurs ont mis en collision des ions lourds à la place des protons, avant l’arrêt technique d’hiver qui a débuté à la mi-décembre.
Suite à une brillant exploitation du LHC en 2016, le collisionneur le plus puissant du monde est de retour depuis le printemps 2017. Suite à une brève période de mise en service et de tests, les opérateurs du LHC ont commencé à collecter les données de physique de l’année 2016. Au cours des années à venir, les opérateurs du LHC prévoient d’augmenter l’intensité des faisceaux afin que la machine produise un nombre bien plus grand de collisions. Ceci va permettre aux physiciens d’avoir une meilleure compréhension de la physique fondamentale.
Pourquoi appelle-t-on parfois le boson de Higgs la « particule de Dieu » ?
Le boson de Higgs était la pièce manquante du Modèle standard de la physique des particules. Il faudra attendre le LHC pour qu’il puisse être observé expérimentalement, près de 50 ans après que la particule a été postulée pour la première fois. Le terme « God particle » (souvent traduit en français par « particule de Dieu ») apparaît pour la première fois en 1993 dans un ouvrage de vulgarisation scientifique, intitulé Une sacrée particule : si l’Univers est la réponse, quelle est la question ? (titre original : The God particle : if the Universe is the Answer, What is the Question ?), écrit par Leon Ledermann en collaboration avec Dick Teresi. Les deux auteurs racontent que le titre proposé initialement : « Goddamn Particle » (« sacrée particule », exprimant la difficulté d’observer cet objet insaisissable), a été refusé par l’éditeur. Repris par les médias, le terme « God particle » s’est répandu, bien qu’il soit jugé inapproprié par les scientifiques comme par les religieux.
Le CERN a-t-il pour objectif de prouver que Dieu n'existe pas ?
Non. Des personnes venus du monde entier travaillent au CERN en parfaite harmonie, quelles que soient leur origine, leur religion ou leur culture. La raison d’être du CERN est de mieux comprendre la nature dans l’intérêt de tous. Pour cela, les chercheurs du CERN utilisent les instruments scientifiques les plus imposants et les plus complexes qui soient pour sonder les constituants ultimes de la matière, les particules fondamentales. Dans ces instruments, les particules entrent en collision à une vitesse proche de celle de la lumière. Les physiciens disposent ainsi d’indices sur la façon dont les particules interagissent et peuvent mieux comprendre les lois fondamentales de la nature.
Pourquoi y a-t-il une statue de Shiva au CERN ?
Cette statue a été offerte par l'Inde pour célébrer sa collaboration avec le CERN, qui a débuté dans les années 1960 et se poursuit aujourd'hui. Dans la religion hindoue, la divinité Shiva est représentée dansant la danse cosmique (Najarata) symbolisant la force de vie (Shakti). Le choix par le gouvernement indien de cette représentation fait référence à la « danse cosmique » des particules subatomique étudiée par la physique moderne. L'Inde a le statut d’État Membre Associé au CERN. Le CERN est une organisation multiculturelle qui accueille des scientifiques originaires de plus de 100 pays et 680 instituts différents. La statue de Shiva est l'une des nombreuses statues et œuvres d'art disséminées aux quatre coins du CERN.
Que représente le logo du CERN ?
Le dessin du logo actuel du CERN représente les accélérateurs de particules. Le logo, tel qu'on le connaît aujourd'hui, date de 1968, année où il a été décidé de le modifier. Cliquez ici pour voir le premier logo du CERN. Quelque 114 nouveaux modèles avaient été proposés et nombre d'entre eux étaient inspirés des expériences du CERN. Le dessin final reprend les caractères d’origine, entourés par un synchrotron, des lignes de faisceau et des trajectoires de particules. Le logo actuel du CERN est en fait une version simplifiée de ce dessin.
Le CERN ouvrira-t-il une porte sur une autre dimension ?
Non, le CERN n'ouvrira pas de porte sur une autre dimension. Si les expériences menées au LHC prouvent l'existence de certaines particules, elles pourraient permettre aux physiciens de vérifier diverses théories relatives à la nature et à notre Univers, comme par exemple l'existence d'autres dimensions. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Qu'en est-il des propos de Stephen Hawking sur la capacité potentielle du boson de Higgs de détruire l'Univers ?
Stephen Hawking ne parlait pas des travaux menés au LHC.
Le LHC observe la nature à un niveau fondamental, mais n’a pas d’effet sur celle-ci. Mesurer le boson de Higgs nous a permis de mieux appréhender les propriétés intrinsèques de l'Univers, et c’est de ces propriétés dont parlait Stephen Hawking. Les caractéristiques du boson telles qu'elles ont été mesurées suggèrent que l'Univers se trouve dans un équilibre quasi-stable, mais sa durée de vie est si longue (10100 années) qu’elle dépasse notre entendement. Une conférence donnée dans le cadre du programme TEDxCERN donne plus d'explications sur ce sujet : http://tedxcern.web.cern.ch/video/2013/what-higgs-might-mean-fate-universe
Pourquoi le site du CERN apparaît-il lorsque je tape certains mots-clés dans Google Maps ?
Les associations entre ces mots-clés et le CERN n'ont en fait aucun fondement réel. Elles peuvent êtres dues à des utilisateurs qui renomment des lieux sur leurs cartes, à des personnes qui créent des cartes sur mesure en utilisant ces critères de recherche ou à de nombreuses recherches sur ces mots-clés.
Le LHC peut-il avoir une influence sur la météo et les phénomènes naturels ?
Non. Les aimants du CERN produisent un champ magnétique qui reste confinés à l’intérieur. Ils ne peuvent donc pas influencer le champ magnétique terrestre ni la météo. La puissance des aimants du LHC (8,36 teslas) est comparable à celle des scanners TEP ou des machine d’IRM (qui peut aller jusqu’à 9,4 teslas), qui sont régulièrement utilisés pour des examens du cerveau.
Le CERN va-t-il créer un trou noir ?
Le LHC ne créera pas de trou noir au sens cosmologique du terme. Cependant, selon certaines théories, de minuscules trous noirs « quantiques » pourraient se former. L’observation d’un tel phénomène serait un véritable événement, car il nous permettrait de mieux comprendre l’Univers, et ne présenterait aucun danger. Pour en savoir plus, cliquez ici.
J’ai vu une vidéo à propos d’un étrange rituel au CERN, est-ce réel ?
Non, cette vidéo datant de l'été 2016 est une fiction, illustrant une mise en scène. Les personnes qui sont autorisées à accéder au site laissent occasionnellement leur sens de l’humour aller trop loin, et c’est exactement ce qui est arrivé avec cette vidéo. Le CERN ne cautionne pas ce genre de parodie, qui enfreint les règles professionnelles du CERN.
Le LHC provoque-t-il des tremblements de terre ?
Le LHC ne provoque pas de tremblements de terre. Les tremblements de terre sont un danger naturel causé par le mouvement des plaques tectoniques. Lorsque ces plaques rigides se rapprochent ou s'éloignent les unes des autres, ou coulissent les unes par rapport aux autres, elles peuvent se bloquer et créer d'énormes tensions à leurs limites, par exemple au milieu de l'océan Atlantique, ou le long de la côte du Pacifique. Lorsque les plaques se débloquent brutalement, ces tensions se libèrent, ce qui génère des quantités énormes d'énergie et provoque un tremblement de terre.
Plusieurs millions de tremblements de terre se produisent sur Terre chaque année, mais la plupart sont trop faibles pour être détectés sans l'aide d'équipements de surveillance. En aucun cas le LHC ne peut déclencher un tremblement de terre et il n'existe aucune corrélation entre l'exploitation du LHC et le déclenchement d'un tremblement de terre.
Anecdote :
Du fait de leur sensibilité aux micro-déplacements, certains instruments de haute précision du CERN sont capables de détecter des tremblements de terre. Dans le LHC, on compte plus d'une centaine de capteurs de nivellement hydrostatique surveillant les déplacements relatifs des aimants qui guident les faisceaux de particules le long de l'anneau de 27 km du LHC. Ces capteurs peuvent détecter les ondes émises par des tremblements de terre même à une distance très éloignée après qu'elles ont traversé la croûte terrestre. Un autre outil, l'inclinomètre laser de précision, sert à mesurer les petits mouvements des structures souterraines, susceptibles de modifier le positionnement précis des détecteurs de particules du LHC. Cet outil est lui aussi suffisamment sensible pour détecter des tremblements de terre.