La réunion du Conseil cette semaine a été dominée par des discussions sur l’avenir durable, à long terme, du CERN. Les points essentiels ont été les avancées concernant le plan à moyen terme, le redémarrage réussi du LHC, et l’élargissement.
Le budget proposé par la Direction pour 2016 a été bien accueilli, de même que les mesures visant à atténuer l’effet des fluctuations des taux de change. Ces points seront soumis au vote en septembre. Les discussions sur les conditions d’emploi du personnel du CERN se sont déroulées cette semaine dans une atmosphère constructive, et elles se poursuivront lors des futures réunions du Conseil. Le Conseil a également adressé ses félicitations au CERN pour le début de la deuxième période d'exploitation du LHC, qui vient couronner une série spectaculaire de succès scientifiques et technologiques enregistrés ces dernières années. Dans le climat actuel d’austérité, tous ces éléments reflètent un appui solide du Conseil à l’Organisation.
Toutefois, il serait malvenu de ma part de faire comme si tout allait bien. Un certain malaise s’est fait sentir au CERN au cours des derniers mois, malaise clairement exprimé cette semaine par le rassemblement organisé par l'Association du personnel jeudi matin, qui a été suivi de la lecture d'une déclaration au Conseil, et par des messages émanant du Comité consultatif du personnel supérieur (un groupe élu appelé également « les Neuf »), adressés à la Direction et au Conseil. Le fait qu’aussi bien l’Association du personnel que les Neuf aient décidé d’intervenir montre clairement que ces préoccupations sont largement partagées par le personnel. Les uns comme les autres ont dit clairement qu’ils estiment que le court-termisme constitue une menace pour l’avenir du CERN à long terme.
Je suis certain, toutefois, que nous avons de bonnes raisons d’être optimistes. Qu’il s’agisse du personnel, de la Direction, ou du Conseil, tous veulent assurer au CERN un avenir durable. La difficulté est de trouver un terrain sur lequel nous puissions tous nous accorder. Compte tenu du contexte d’incertitudes qui entoure nombre de nos États membres, qui pèse inévitablement sur les délégations au Conseil, on pouvait s’attendre à ce que ce ne soit pas chose facile. Et la difficulté n’a pu qu’être exacerbée par la décision prise en début d'année de supprimer le taux plancher du franc suisse par rapport à l'euro. En de telles circonstances, nous devons bien sûr trouver aujourd’hui un compromis. L’essentiel est que ce compromis ne compromette pas l’avenir. La réunion de cette semaine a été un bon début.
Pour élargir notre perspective, rappelons que l’intérêt que le CERN continue à susciter au-delà du cercle de nos États membres a été très manifeste cette semaine. Ainsi, le Conseil a accueilli une délégation de la Turquie, représentée pour la première fois en tant qu’État membre associé, a approuvé le passage de la Roumanie, avant la fin de l’année, du statut de Candidat à l’adhésion à celui d’État membre, et a examiné une demande d’accession au statut d’État membre associé de la part de l’Inde. Dès que le dossier complet aura été communiqué par l’Inde, une mission d’enquête sera menée conformément aux procédures habituelles.
En conclusion, nous avons eu une semaine constructive, au cours de laquelle le processus d’élargissement a connu des avancées importantes, et une semaine dominée par des discussions sur la façon d’assurer au CERN un avenir durable. Bien que ces discussions aient été animées, il est apparu clairement que le Conseil, la Direction et le personnel ont tous à cœur la même préoccupation : assurer au CERN une longue vie et un avenir brillant.