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Max Klein (1951 – 2024)

Portrait of Max Klein
(Image: University of Liverpool)

Né à Berlin, Max était titulaire d’un diplôme de physique de l’Université Humboldt de Berlin (RDA), avec des recherches portant sur la physique des ions lourds de basse énergie. En 1977, il obtenait un doctorat à l’Institut de physique des hautes énergies de l’Académie des sciences de RDA, à Zeuthen (qui fait aujourd’hui partie de DESY), sur le thème de la production multiparticule, et, en 1984, une « habilitation » de l’Université Humboldt.

De 1973 à 1991, il mène des recherches à l’Institut de physique des hautes énergies de Zeuthen. À partir de 1977, il passe plusieurs années à l’Institut unifié de recherche nucléaire (JINR) de Doubna, et, à compter des années 1980, à DESY et au CERN. En 1985, il reçoit la médaille Max von Laue de l’Académie des sciences de RDA pour son rôle dans la détermination de l’interaction asymétrique des muons polarisés positifs et négatifs, au spectromètre à muons NA4 auprès du faisceau de muons M2 du SPS du CERN.

Max travaille à DESY de 1992 à 2006. Membre de l’expérience H1 au collisionneur lepton-proton HERA à partir de 1985, il s’intéresse à l’étude de la structure interne des protons à l’aide de la diffusion profondément inélastique. De 2002 à 2006, il a été porte-parole de l’expérience H1.

En 2006, il obtient une chaire au département de physique de l’Université de Liverpool, et en 2007 il intègre la collaboration ATLAS. À ATLAS, il a apporté des contributions essentielles à l’analyse des données, notamment en ce qui concerne les mesures de haute précision de la section efficace de production des bosons W et Z jusqu’à 7 TeV et les propriétés associées. Il devait diriger l’équipe ATLAS de Liverpool pendant huit ans, de 2009 à 2017. Sous sa direction, ce groupe de 30 personnes contribua, entre autres, à la maintenance du détecteur SCT, ainsi qu’à la préparation des données d’ATLAS, aux mesures de précision du Modèle standard, aux études sur la physique de Higgs, à la recherche d’une nouvelle physique. En 2013, la Deutsche Physikalische Gesellschaft (DPG) et l’Institute of Physics (IOP) lui décernèrent le prix Max Born pour ses contributions à la compréhension de la structure du proton à l’aide de la diffusion profondément inélastique.

Max avait une capacité exceptionnelle à former des collaborations, à rassembler des personnes aux parcours différents pour la réalisation d’un but commun. De 2008 à 2022, il a ainsi dirigé l’étude LHeC, portant sur une amélioration du faisceau d’électrons du LHC. Après la découverte du boson de Higgs en 2012, il avait été chargé officiellement par la Direction du CERN de développer cette étude, et d’intégrer le LHeC dans les discussions sur la stratégie européenne pour la physique des particules, en en faisant également une partie intégrante de l’étude FCC. Max était aussi un fervent défenseur du développement d’accélérateurs linéaires à recouvrement d’énergie (ERL), et il joua un rôle important dans le développement de l’accélérateur de démonstration PERLE ERL au Laboratoire de physique des 2 Infinis (IJCLab), dont il fut le porte-parole jusqu’en 2023.

Max n’était pas seulement un éminent scientifique, c’était aussi un homme aux principes inébranlables, tourné vers les autres de manière désintéressée et doté d’un sens profond de l’humanité. Ses idées étaient ancrées dans le réalisme. Son expérience des relations Est-Ouest avaient fait de lui un ardent défenseur de la collaboration scientifique internationale et de la responsabilité des scientifiques vis-à-vis de leurs sociétés.

Ceux d’entre nous, et ils sont nombreux, qui ont eu la chance de travailler à ses côtés au fil des ans savent à quel point il avait une connaissance fine de la physique et était totalement investi dans la physique des particules expérimentale. Sa capacité d’encadrer et de soutenir les étudiants, les postdocs et les chercheurs en début de carrière, ainsi que sa manière de résoudre les problèmes, avec sagesse et calme, étaient admirables. Tout au long de sa longue et exceptionnelle carrière, Max a travaillé avec passion sur la théorie, les détecteurs, les accélérateurs et l’analyse des données.

La disparition de Max est une véritable perte pour ATLAS et l’ensemble de la communauté de la physique des hautes énergies, mais son héritage perdurera. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille, et en particulier à son épouse adorée, notre collègue Uta.

Ses amis et collègues